Sans vouloir tomber dans le pathos, je voulais rédiger cette petite note sur mon blog. Vous avez pu suivre quelques aventures avec mes poules, vous avez pu constater que mes boutons de liens mettent en scène des poules. Alors je voulais dire quelques mots sur mes poules.
Cette nuit, mes deux poules ont été mangées, vraisemblablement par un renard.
Tout le monde a bien évidemment déjà été touché par le deuil. Autour de nous, tout comme à l'autre bout de la planète, se jouent de nombreux drames. Mais je ne pensais pas être autant ému par leur simple disparition.
Comme dans les films, j'ai entendu de brefs cris aigus qui m'ont réveillé durant la nuit. Comme dans les films, j'ai eu un mauvais pressentiment qui m'a ensuite fait passer une mauvaise nuit. Comme dans les films, c'est avec étonnement, puis horreur que, dès que j'ai pu aller au poulailler, je n'ai découvert que tas de plumes, rousses orangées d'un côté, noires bleutées d'un autre côté. Comme dans les films, je me dis que je rêve, que je vais retourner à ce poulailler, et que ces deux poules étaient cachées derrière une haie mais que maintenant, finie la rigolade, il est tant de manger.
Imagerie d'Épinal : le fermier protège ses poules.
J'étais responsable de mes poules. Mais, citadin naïf, j'ignorais le danger. La situation est idiote car j'avais conçu, autour du poulailler, un abri intégralement fermé. Un abri que, les premières semaines, je fermais tous les soirs. Puis, par paresse, par ignorance, par crédulité, peu à peu, je ne le fermais plus. Je laissais mes poules en liberté. Jusqu'à que cela leur fut fatal.
J'étais responsable de mes poules mais, par ma faute, elles ne sont plus.
C'est incroyable comment l'on peut s'attacher à une telle présence, dans un jardin. Alors, on a parlé avec des voisins. Oui, il y a des bois tout près. Oui, même en ville, des renards se promènent. Oui, quelqu'un m'avait un jour appelé car un renard était entré dans ma véranda. Oui, ces autres voisins qui ont poules et oies se font régulièrement attaquer. Oui, j'aimerais aussi avoir des poules mais cela est décourageant.
En attendant, la vie continue son cours. Je voulais juste dire ces quelques mots, aujourd'hui, avant de passer à autre chose (pas aujourd'hui, je pense...) J'espère que de nouvelles poules reviendront un jour égayer le jardin. Même si elles ne seront jamais comme ces deux là, nées de la même couvée, élevées dès le départ dans l'optique de nous rejoindre, prêtes à recevoir nos caresses tout comme à nous assaillir lorsqu'on leur apportait à manger. Mais complices jusqu'au bout des plumes.